WORKS

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Abendlied

for orchestra
Commissioned by Orchestre de Chambre de Genève
Premiered on october 6th 2015 @ BFM Geneva (CH)

Abendlied, commande de l’Orchestre de Chambre de Genève, est inspirée de l’ouverture de La Chauve-souris de Johann Strauss dont elle se veut être un commentaire, c’est à dire à laquelle elle se réfère et dont elle se sert comme source pour son propre développement.

La partition s’articule autour d’un objet unique emprunté à l’oeuvre de Strauss: le thème central de hautbois avec son accompagnement de clarinette. C’est à cet endroit que j’ai décidé de m’installer, de procéder à ma propre « bouture » musicale. Ce sont ces deux éléments qui tour à tour ou simultanément construisent le discours de la pièce.
Dans cette syntaxe qui se tisse, une interrogation émerge à propos de la forme particulière de l’ouverture, à la fois « teaser » de l’oeuvre à venir, et oeuvre à part entière, possédant sa propre dramaturgie. L’ouverture est une appel, une invocation. Et cet appel m’incite à plonger dans une autre thématique, résolument romantique, inspirée par le titre même de l’oeuvre de Strauss mais indépendante de son intrigue: la nuit. De la même manière que l’ouverture appelle l’oeuvre, Abendlied (le chant du soir) invoque la nuit.

Mais de quelle nuit s’agit-il? Est-ce celle qui, assombrissant ma vision, m’engage à rester pelotonné dans la peur, ou bien celle dans laquelle, à l’abri des regards, je me découvre enfin? Plongé dans le doute, je joue, je m’amuse, j’écris.

Abendlied est une invocation, un appel, un espoir, mais c’est aussi une hésitation, un dernier instant de recul, une dernière partie de ce jeu naïf et inquiet, l’écriture, dans l’attente de la nuit qui arrive.