Mon dernier voyage en Iran m’a révélé ce que l’Homme peut avoir de plus
sombre en lui : Un équilibre précaire entre la peur, qui gouverne, et la lâcheté,
qui suit sans protester, une « nuit intérieure» sous forme de dilemme, qui se terre
au plus profond de chacun d’entre nous, et qui inspira les premières notes de
cette pièce.
Le travail de composition allant, la nuit prit son indépendance, étira le temps,
suggéra les formes, imposa les silences et les souvenirs de vacarme, créa
l’isolement.
Puis elle interrogea la mémoire, et en tira la présence de l’être cher, qui, comme
un parfum, comme un songe, vint colorer par instant la nuit profonde provoquée
par sa disparition.